Moins cher, plus simple, moins chargé de traditions familiales parfois lourdes à assumer, le succès du PACS est sans aucun doute, et les chiffres de l’INSEE montrent cette année après année. En 2015, 239 000 mariages ont été célébrés contre 173 000 PACS la même année, ce qui représente près de 41 % des mariages entre partenaires sexuels différents. Ce succès du PACS est le symbole d’une société en évolution, une société dont le nombre global d’unions entre partenaires sexuels augmente, mais qui choisit le PACS plutôt que le mariage.
Cependant, malgré cet incroyable succès du PACS (et peut-être ce mariage désamorçant), peu de partenaires sont conscients des différences juridiques, fiscales et civiles entre le mariage et le PACS, et c’est dommage ! Examinons les principales différences entre le PAIA et le mariage d’un point de vue patrimonial. Nous allons donc nous attarderons sur :
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– Les conséquences sur l’héritage, c’est-à-dire sur la nature de l’héritage et, plus généralement, sur la protection du survivant les partenaires/conjoints au décès de l’ancien ; — Différences en matière de séparation et/ou de divorce (prestation compensatoire, juge, procédure, etc.) — Les conséquences de la pension de retraite
Plan de l'article
- Statistiques sur l’évolution du nombre de PACS et de mariages depuis 2005.
- Succession : Le PAIA ne protège pas le survivant d’un conjoint en cas de décès.
- Les associés d’un PAIA ne sont pas héritiers les uns des autres.
- Toutefois, il est possible de déroger partiellement au Code civil en établissant un testament ou en souscrivant un contrat d’assurance vie.
- Écrivez un testament pour faire le partenaire d’un héritier PACS dans les limites permises par le Code civil.
- Succession = Réserve héréditaire pour les enfants Quota disponible pour le partenaire PACS.
- Le mariage et le PACS exonèrent le conjoint ou le conjoint de l’impôt sur les successions.
- Séparation et ventilation du PAIA : pas de compensation avantage pour les partenaires du PACA
- Retraite : Pas de pension de survivant pour Partenaires PACS
Statistiques sur l’évolution du nombre de PACS et de mariages depuis 2005.
Évolution du nombre de mariages et de covens conclus jusqu’en 2015 | |||||||||
Mariages | Pacs | Toutes les unions entre partenaires sexuels différents | Toutes les unions entre partenaires du même | sexe | |||||
Mariages de personnes de sexe différent | Mariages entre personnes de même sexe | Tous les mariages | Pacs de personnes de différentes | Pacs de même sexe | Ensemble de pacs | ||||
Nd : Données non disponibles. | |||||||||
P : Données provisoires à la fin de 2015. | |||||||||
manque de résultat dû à la nature des choses. | |||||||||
Domaine : France à l’exclusion de Mayotte jusqu’en 2014 et Mayotte inclus à partir de 2014. | |||||||||
2005 | 283 036 | /// | 283 036 | 55 597 | 4 865 | 60 462 | 338 633 | 4 865 | |
2006 | 273 914 | /// | 273 914 | 72 276 | 5 071 | 77 347 | 346 190 | 5 071 | |
2007 | 273 669 | /// | 273 669 | 95 770 | 6 222 | 101 992 | 369 439 | 6 222 | |
2008 | 265 404 | /// | 265 404 | 137 744 | 8 194 | 145 938 | 403 148 | 8 194 | |
2009 | 251 478 | /// | 251 478 | 166,148 | 8 436 | 174 584 | 417 626 | 8 436 | |
2010 | 251 654 | /// | 251 654 | 196 416 | 9 145 | 205 561 | 448 070 | 9 145 | |
2011 | 236 826 | /// | 236 826 | 144 675 | 7 494 | 152 169 | 381 501 | 7 494 | |
2012 | 225 930 | /// | 225 930 | 153 670 | 6 969 | 160 639 | 399.600 | 6 969 | |
2013 | 231 225 | 7 367 | 238 592 | 162 604 | 6 078 | 168 682 | 393 829 | 13 445 | |
2014 hors Mayotte | 230307 | 10 518 | 240 825 | 167 208 | 6 261 | 173 469 | 397 515 | 16 779 | |
2014 y c. Mayotte | 23 770 | 10 522 | 241 292 | 167 391 | 6 337 | 173 728 | 398 161 | 16 859 | |
2015 (p) | 231 | 000 8 000 | 239 000 | Nd | Nd | Nd | Nd | Nd |
Succession : Le PAIA ne protège pas le survivant d’un conjoint en cas de décès.
Contrairement à la croyance populaire, le PACS n’est en aucun cas comparable au mariage en ce qui concerne la protection des conjoints en cas de décès. Les partenaires PACS ne sont pas héritiers les uns des autres.
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Les associés d’un PAIA ne sont pas héritiers les uns des autres.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le partenaire d’un PACS est considéré comme un « non-parent », c’est-à-dire un étranger à la famille (enfant, parent), pour le règlement des successions. ( voir Comme nous l’avons expliqué dans cet article « Mariage ou PACS : Quelle meilleure protection pour la famille ?
« , le PACS ne confère pas de droits successoraux aux survivants des associés. En cas de décès, le survivant des partenaires du PACSE n’est pas l’héritier naturel d’un partenaire prédécédé.
L’article 732 du Code civil, qui régit le règlement des successions, précise que la notion de « conjoint successeur est le conjoint survivant qui n’est pas divorcé » et induit ainsi le mariage. Par conséquent, la partie du Code civil qui précise les modalités et conditions de règlement d’une succession en présence d’un conjoint ne seront pas applicables aux associés d’un PACS. Les partenaires d’un PACS devront donc se contenter de l’application du Code civil sur « les droits des parents (ascendants ou descendants) en l’absence d’un conjoint survivant ». «
PACS : Comment protéger votre conjoint et partenaire ? Quels sont les droits du survivant ?« ) Par conséquent, le partenaire d’un PACS n’a pas le statut d’héritier et cela est confirmé par les articles 731 et 732 du Code civil : — Article 731 — La succession est conférée par la loi aux parents successifs et au conjoint du défunt dans les conditions définies ci-après. — Article 732 — Un conjoint survivant qui n’est pas divorcé est un conjoint successeur. Extrait de la table des matières du Code civil — La section sur les droits du conjoint successeur ne s’appliquera pas aux partenaires PACS.
Le Code civil protège davantage le conjoint survivant (rappel, conjoint = mariage). Cette protection est meilleure sur de nombreux aspects :
— Le conjoint devient héritier de son mari ou de sa femme décédée ;
— En l’absence d’un enfant, l’héritier devient réservataire pour 1/4 de la succession ;
— Un don entre époux améliorera et augmentera les droits du conjoint survivant et dépassera même la part réservée aux enfants en usufruit (cf. Protection du conjoint : quel héritage pour le conjoint survivant ?« ) ;
— Un contrat de mariage habilement élaboré permettra d’organiser une protection sur mesure pour les conjoints (cf. « Futures couples mariés, quel régime matrimonial choisir ? Les régimes de la communauté conventionnelle « ) ;
— Le conjoint survivant (=mariage) a un droit à vie au logement. Il peut avoir le droit de rester dans le foyer familial pour la vie et le mobilier, et peut même le louer lorsqu’il ne répond plus à ses besoins. Ce droit est prélevé sur l’impôt successoral du conjoint survivant et ne peut être réduit.
Toutefois, il est possible de déroger partiellement au Code civil en établissant un testament ou en souscrivant un contrat d’assurance vie.
Écrivez un testament pour faire le partenaire d’un héritier PACS dans les limites permises par le Code civil.
Néanmoins, il sera possible de déroger au Code civil en recourant à la liberté d’héritage prévue par le Code civil. En fait, le Code civil permet aux individus de choisir partiellement la répartition de leurs biens. L’importance de cette liberté d’héritage dépendra de la composition du la famille et le nombre d’enfants du défunt. En fait, en l’absence d’un conjoint successeur, les enfants sont appelés héritiers réservistes. Le Code civil leur réserve une part réservée dans la succession de leur parent décédé et ils ne peuvent pas être déshérités.
Succession = Réserve héréditaire pour les enfants Quota disponible pour le partenaire PACS.
Cette quotité disponible pour le partenaire d’un PACS est la même que pour un lambda tiers, c’est-à-dire :
— 50% de la valeur des actifs du partenaire PACS en présence d’un enfant ;
— 1/3 des actifs du partenaire PACS en présence de deux enfants ;
— 1/4 des actifs du partenaire PACS en présence de deux enfants ou plus.
Lorsque la part transmise par testament au partenaire PACS dépasse cette proportion, cette part est réduit pour permettre l’attribution de la part réservée aux enfants. La part du partenaire PACS attribuée par testament sera déterminée après l’attribution de l’héritage des enfants. En présence d’enfants, seuls les enfants sont considérés comme des héritiers réservés. Le partenaire PACS n’est qu’un tiers qui se verra attribuer le reste. En l’absence d’un enfant, il n’y a pas d’héritier de réserve et la part attribuée au partenaire survivant du PACS peut être de la totalité de la succession.
Le mariage et le PACS exonèrent le conjoint ou le conjoint de l’impôt sur les successions.
Si, sur le plan civil, les PACS et le mariage ne sont pas comparables et confèrent des droits de succession opposés, il y a harmonie au niveau fiscal : dans les deux cas, PACS et le mariage, la part transmise au partenaire ou au conjoint est exonérée de l’impôt successoral et évite l’imposition au taux de 60% réservé à cohabitant (pas marié, pas PACSES).
Séparation et ventilation du PAIA : pas de compensation avantage pour les partenaires du PACA
La rupture du PACS est une procédure simple et rapide à l’amiable et ne sera pas soumise au paiement d’une prestation compensatoire contrairement au divorce (rappel : divorce = mariage). La dissolution du PACS signifie simplement remplir un formulaire administratif « déclaration conjointe de rupture d’un PACS » et une inscription auprès du notaire ou du tribunal d’instance qui a enregistré le PACS. Ce n’est qu’en cas de désaccord (garde des enfants,…) que le tribunal de la famille peut être saisi. La prestation compensatoire est définie aux articles 270 et 271 du Code civil et permettra de maintenir le cadre de vie des conjoints aux revenus et aux actifs inégaux :
Le divorce met fin à l’obligation de réparation entre époux.
L’ un des époux peut être tenu de verser à l’autre une prestation destinée à compenser, dans la mesure du possible, la disparité créée par la rupture du mariage dans la vie conditions. Cette prestation est de nature forfaitaire. Il prend la forme d’un capital dont le montant est fixé par le juge.
Toutefois, le juge peut refuser d’accorder une telle prestation s’il est équitable de le faire, soit en tenant compte des critères énoncés à l’article 271, soit lorsque le divorce est fait aux torts exclusifs du conjoint qui demande la prestation, compte tenu des circonstances particulières de l’ la rupture.
La prestation compensatoire est déterminée en fonction des besoins du conjoint à qui elle est versée et des ressources de l’autre, en tenant compte de la situation au moment du divorce et de l’évolution de dans un avenir prévisible.
À cet effet, le juge tient notamment compte :
— la durée du mariage ;
— l’âge et l’état de santé des conjoints ;
— leurs qualifications professionnelles et leur statut ;
les conséquences des choix professionnels faits par l’un des époux au cours de la vie commune pour l’éducation des enfants et le temps qui reste à leur consacrer ou pour promouvoir la carrière du conjoint au détriment de son conjoint ;
— les biens estimés ou prévisibles des époux, tant en capital que en revenu, après la liquidation du régime matrimonial ;
— leurs droits existants et prévisibles ;
— leur situation respective en ce qui concerne les pensions de retraite ayant examiné, dans la mesure du possible, la réduction des droits à pension qui peut avoir été causée par les circonstances visées au sixième alinéa pour le conjoint créancier de la prestation compensatoire.
Retraite : Pas de pension de survivant pour Partenaires PACS
Enfin, et il peut s’agir d’une différence importante, le partenaire PACS n’aura pas droit à la pension de survivant pour son partenaire PACS décédé. Seuls les conjoints mariés peuvent le réclamer. La pension de survivant est versée au survivant des conjoints. Ce dernier percevra alors :
— 54 % de la pension du conjoint décédé versée au titre du régime général de sécurité sociale (à condition que le conjoint dispose de ressources personnelles inférieures à 20113€ et soit âgé de plus de 55 ans ;
— 60 % de la pension complémentaire ARRCO-AGIRC du conjoint décédé (à condition que le conjoint ait 55 ans (pension ARRCO) ou 60 ans (pension AGIRC) et sans conditions de moyens contrairement à la pension de survie du régime général).