Après une année de disette sur le plan des dividendes à cause de l’épidémie de COVID 19, les paiements de dividendes à leurs actionnaires par les entreprises au niveau mondial – et notamment les champions tricolores du CAC40 – reprennent. Qu’est-ce qu’un dividende ? Qui en bénéficie ? Que faut-il attendre de la distribution de 2021 ? On vous dit tout dans cet article.
Plan de l'article
Quel est le fonctionnement d’un dividende ?
Les dividendes sont des paiements qu’une entreprise effectue pour partager ses bénéfices avec ses actionnaires. Ils sont en général payés sur une base régulière (trimestrielle ou annuelle), et c’est l’un des moyens par lesquels les actionnaires obtiennent un rendement sur leur investissement. Tous les investisseurs touchent des dividendes, à condition bien sûr que la société dont ils détiennent des actions versent des dividendes à ses actionnaires. En effet, comme nous le verrons plus tard, une société est libre de verser ou non une partie de ses bénéfices à ses actionnaires ou bien de les conserver pour les réinvestir dans son développement.
A découvrir également : Les meilleurs podcasts de trading Forex
Les actionnaires perçoivent leurs dividendes au prorata de leur détention de parts dans l’entreprise : un dividende est versé par action – si vous possédez 30 actions dans une entreprise et que cette société verse 2€ en dividendes annuels en espèces, vous recevrez 60€ par an.
Une entreprise peut choisir de verser plusieurs types de dividendes à ses actionnaires, les plus classiques étant les suivants.
Lire également : Quels services prendre en compte afin de choisir son compte bancaire ?
Les dividendes en espèces
Les dividendes en espèces sont les plus courants. Les entreprises les versent généralement dans la monnaie du pays de la cotation, directement sur le compte de courtage de l’actionnaire.
Les dividendes en actions
Les dividendes en actions permettent aux entreprises de payer les investisseurs avec des actions supplémentaires au lieu d’espèces.
Les programmes de réinvestissement de dividendes
Les programmes de réinvestissement des dividendes permettent aux investisseurs de réinvestir les dividendes reçus dans les actions de la société, souvent avec une décote, ou bien de garder le dividende en espèce.
Quels sont les facteurs qui impactent la valeur des dividendes ?
Le choix de distribution d’un dividende résulte d’une décision d’affectation du résultat de l’exercice clôturé prise par le conseil d’administration. Le montant et la nature du dividende sont soumis au vote des actionnaires lors de l’assemblée générale. Il existe une multitude de facteurs qui peuvent influer sur la politique de dividendes des entreprises. Nous citons ci-dessous les principaux
La stabilité des bénéfices
La stabilité des résultats influence fortement la politique de dividendes. Si les bénéfices sont très stables, une entreprise peut facilement estimer ses bénéfices futurs et mettre en place une partie de la rémunération des actionnaires en dividende, avec en général une augmentation du montant distribué au fil des exercices. Les entreprises dont les bénéfices fluctuent n’ont pas autant de visibilité et ne peuvent pas satisfaire les actionnaires sur une politique de distribution stable.
D’une manière générale, les entreprises dites défensives de produits de consommation de base ou les “utilities” souffrent moins de la fluctuation des bénéfices que celles qui s’occupent de produits de luxe ou à la pointe de la technologie. Elles proposent donc des politiques de distribution de dividendes intéressantes.
Le taux des dividendes passés
Les actionnaires adoptant une stratégie de dividendes seront attentifs au taux de distribution des années passées pour rechercher une croissance stable du rendement du dividende. Les entreprises s’attachent donc à décider le dividende de l’exercice écoulé en considérant les taux de distribution des années précédentes pour ne pas décevoir leurs actionnaires.
Le niveau de dette nette de l’entreprise
Une entreprise très endettée peut choisir, pour équilibrer son bilan, de rembourser une partie de sa dette avec le cashflow qu’elle dégage, plutôt que de rémunérer ses actionnaires via un dividende. À l’inverse, un excédent de trésorerie, accumulé ou lié à un événement exceptionnel comme une cession d’entreprise, peut entraîner une hausse du dividende de l’exercice écoulé.
Les opportunités d’investissement
Les entreprises en forte croissance sur leur marché -dites “growth”- privilégient l’investissement de leurs bénéfices dans des actifs ou dans des opérations qui leur permettront de se développer et alimenter leur croissance et par conséquent ne distribuent pas de dividendes. À l’inverse, une entreprise mûre sur son marché et en faible croissance aura plus tendance à distribuer des dividendes à ses actionnaires ou bien parfois à racheter ses actions.
Une crise économique
Une crise économique apporte de l’incertitude sur les perspectives de croissance et sur les bénéfices futurs, et l’entreprise doit employer toutes ses ressources pour surmonter la tempête. Ainsi l’épidémie de Covid a entraîné une chute des dividendes mondiaux de 12,2 % en 2020 pour atteindre 1 255 milliards de dollars. Les banques européennes ont notamment été appelées à ne pas distribuer de dividendes jusqu’en septembre 2021 et à prêter attention au montant des rémunérations variables.
À quel moment sont distribuées les dividendes ?
Un dividende peut être versé en une ou plusieurs fois par an selon l’entreprise. On distingue quelques dates importantes pour le versement d’un dividende, données par ordre chronologique.
La date d’annonce
C’est la date à laquelle le conseil d’administration soumet le montant du dividende au titre d’une certaine période de résultat et annonce les dates de détachement et de paiement du dividende.
La date de détachement
Le détachement du dividende est le mécanisme par lequel le cours de l’action s’ajuste : le montant du dividende est soustrait du cours de clôture de la veille. À l’ouverture de la date de détachement, le cours perd donc l’équivalent du dividende.
La date de paiement
La date de paiement est la date où le dividende, peu importe sa nature, est reçu par l’actionnaire sur son compte de courtage.
Quels sont les impacts de la crise sanitaire sur les dividendes de 2021 du CAC40 ?
Le versement des dividendes 2020 au titre de l’exercice 2019 des entreprises du CAC 40 a été bouleversé par l’épidémie de Covid-19. Les entreprises ont majoritairement baissé ou annulé leur dividende pour renforcer leur solidité financière et surmonter la crise. Finalement, le gel des dividendes s’est traduit par une chute de 40 % du montant de distribution, notamment à cause du secteur bancaire.
L’année 2021 offre de meilleures perspectives et les champions tricolores sont donc en phase de rétablir et d’augmenter leur dividende par rapport à l’année précédente. Selon l’étude annuelle d’Allianz Global Investors, les entreprises de l’indice MSCI Europe devraient verser 330 milliards de dividendes en 2021 contre 290 milliards en 2020.
Plusieurs sociétés françaises ont décidé de rétablir leur dividende 2021 distribué au titre de l’exercice 2020 : les entreprises comme BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, ArcelorMittal, Safran, Saint-Gobain, Engie, EssilorLuxottica ou Alstom reprennent ainsi leur politique de versement après une interruption en 2020.
Une grande majorité des entreprises ont augmenté ou au moins laissé stables leur dividende et seules Total (-1,5 %), Danone (-7,6 %) et Dassault Systèmes (-20 %) l’ont baissé.