S’il s’avère complexe de débuter en bourse, votre premier choix décisif se portera sur le support que vous mettrez en œuvre.
Il n’existe actuellement que deux enveloppes capables de soutenir vos investissements. Cela facilitera votre décision à condition de bien cerner les avantages et les inconvénients inhérents à ces deux formats.
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Le Plan d’Épargne en Actions, PEA, et le compte-titres conviennent aux capitaux boursiers mais quel compte choisir pour bien débuter en bourse ?
Plan de l'article
Ouvrir un PEA pour commencer à investir (passivement ?)
Le Plan d’Épargne en Actions a été mis en place en 1992 afin d’inciter les Français à investir en bourse dans les entreprises de l’Hexagone et européennes avec une visée à long terme. Il vous permet d’acquérir des titres et de gérer votre portefeuille d’actions en bénéficiant d’une exonération d’impôts. Cette dernière n’intervenant que sous conditions. Souvent conseillé par les banquiers à leurs clients souhaitant diversifier leur épargne, le PEA demeure cependant encore méconnu du grand public. Pourtant, l’offre peut se révéler intéressante.
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Les avantages du PEA pour investir en bourse
L’avantage premier du Plan d’Épargne en Actions reposait depuis sa création sur l’exonération fiscale. Lors de sa mise en place, ce compte était en effet intégralement libéré des contributions dès qu’il atteignait cinq années de vie. Mais, dès 1996 et la création de la contribution sociale généralisée, la CSG, les gains furent assujettis aux prélèvements sociaux lors des retraits. Désormais, après les cinq premières années, les gains du PEA demeurent exonérés de l’impôt sur le revenu mais contraints aux 17,2 % de la CSG.
L’avantage de la capitalisation des revenus se révèle alors uniquement si vous êtes en mesure de bloquer votre épargne durant cinq années. En cas de retrait avant ce laps de temps, le gain réalisé sera amputé des prélèvements sociaux ainsi que des 12,8 % de taxes. Suivant la même contrainte de temps, la clôture du compte avant son cinquième anniversaire met fin au contrat et aucun investissement ultérieur ne pourra le remettre en vigueur.
En revanche, outre la fiscalité avantageuse, les années dépassant ce tournant des 5 ans permettent d’effectuer des retraits partiels sur le PEA sans entraîner sa clôture ou vous empêcher de continuer vos investissements.
Les limites du Plan d’Épargne en Action pour les investisseurs
Hormis la barrière des 5 ans, le PEA présente d’autres limites qui influenceront votre choix de compte pour débuter en bourse. Même si vous êtes en mesure de vous passer de votre épargne durant ce laps de temps, sachez que vos placements conservent une nature à risque. En effet, le PEA ne permet d’investir que sur une seule classe d’actifs. Vous ne pourrez donc miser que sur les actions d’entreprises et les SICAV ou FCP investis au moins à 75 % dans celles-ci.
Deuxième limite, géographique cette fois, le PEA n’intègre que des titres issus d’entreprises appartenant à l’Union Européenne. Si ce champ paraît suffisamment vaste pour un investisseur débutant, il montre vite quelques faiblesses, le portefeuille n’ayant qu’une faible amplitude d’action. Le risque des placements augmente également par manque de diversification. Il faut maîtriser les nombreux enjeux d’un secteur restreint d’actions afin de tenter de rentabiliser son investissement. Cela demande également la possibilité de conserver une épargne à long terme afin d’absorber les baisses et hausses des titres possédés, et cela même au-delà des cinq années évoquées pour raison fiscale.
Enfin, pour les investisseurs qui veulent acquérir une épargne importante, le PEA conserve un plafond de placement à 150 000 euros pour un foyer fiscal et à 250 000 euros pour un PEA-PME dédié aux actions des petites ou moyennes entreprises. Sachant que, dans tous les cas, le décès du titulaire du PEA entraîne la clôture définitive du compte.
Ouvrir un compte-titre pour commencer en bourse
Le compte-titre fait référence au sein du monde des investisseurs boursiers. Sa diversification demeure son principal point fort malgré des limites fiscales à ne pas négliger.
Les avantages du compte-titre
Le Compte-Titre Ordinaire, ou CTO, permet d’investir dans des titres financiers avec l’avantage de ne connaître aucune limite de classe ou de géographie. Ainsi, actions, obligations, devises et matières premières sont à la portée de l’investisseur. Cette liberté influence la sécurité du placement puisque vous ne serez pas tenu de subir les aléas d’un unique marché comme pour le PEA. Cependant, cette large ouverture de titres et de localisation demande une connaissance accrue du marché boursier ainsi qu’une capacité à pouvoir gérer un portefeuille plus complexe seul, si tel est votre choix.
Autre avantage majeur du CTO, sa flexibilité. Vous pouvez cumuler autant de comptes que vous le souhaitez sans aucune limite de plafond, ce qui est cohérent avec l’opportunité de diversifier vos investissements. De même, vous pouvez effectuer des retraits partiels sans durée minimale depuis l’ouverture, sans engendrer la clôture du compte.
Enfin, le compte-titres peut être un choix judicieux lorsque vous pensez à votre succession puisqu’il n’est jamais clôturé mais juste bloqué pendant le règlement de la succession. Ensuite, les héritiers décident de sa conservation ou du transfert des titres. Il peut également constituer une donation de votre vivant.
Les inconvénients du CTO boursier
La largesse d’investissement offerte par le compte-titre pour commencer en bourse avec un portefeuille diversifié connaît un revers de fiscalité. Si depuis 2018 les titres sont soumis à la flat tax cumulant les 12,8 % d’impôts et les 17,2 % de contributions sociales, cette répartition n’avantage réellement que les investisseurs dont la tranche fiscale dépasse les 30 %. Pour les autres, lorsque les marchés évoluent à la baisse, la pression fiscale se révèle importante et il n’est plus question de compter sur les abattements sur les dividendes ou les plus-values conservés longtemps. Il faut donc vous assurer d’une rentabilité minimale.
PEA ou compte-titres pour débuter en bourse ?
Le Plan d’Épargne en Actions est souvent le premier produit présenté à l’investisseur débutant. Plus sûr mais plus limité, il convient pour une épargne à long terme. Le compte-titre s’illustre dans la recherche d’une courte durée et dans une diversification inégalée. Pour vous orienter, vous devez donc vous poser les bonnes questions. Avez-vous besoin de votre épargne rapidement ? La limite en actions européennes vous convient-elle ? Comptez-vous atteindre 150 000 euros d’investissement ? Voilà qui vous indiquera si vous ouvrez un PEA ou un CTO.