Parmi les annonces faites par Edouard Philippe le mercredi 11 décembre, il y a une promesse d’une retraite minimale de 1000€ net par mois. Cependant, cette mesure symbolique n’est pas nouvelle. Elle a été inscrite pour la première fois dans la loi du 21 août 2003 (art. 4), connue sous le nom de loi Fillon, sur la réforme des retraites, sans jamais… Plus récemment, il a également été inclus dans le rapport Delevoye sur la mise en place du futur régime universel de retraite et réaffirmé à deux reprises cette année par le Président de la République. Alors pourquoi une telle annonce, décrite par le Premier ministre, est-elle encore décrite comme une « révolution » et une « conquête » sociale ? Tout simplement parce que sa mise en œuvre, qui devait avoir lieu en 2025, date initialement choisie pour l’introduction du régime universel en points (mais devrait initialement être réduite à 2022 pour les générations nées en 2004 ou après), est maintenant prévue pour le début de 2022.
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Qui est inquiet ?
Contrairement à ce que les annonces pourraient suggérer, le retrait net de 1000€ par mois ne sera pas pour tout le monde. Seuls les futurs retraités qui auront terminé une carrière complète au SMIC pourront le réclamer. En termes simples, en 2022, seuls ceux qui ont 62 ans et qui ont validé un minimum de 167 trimestres, une carrière professionnelle de 41 ans et 3 trimestres peuvent le prétendre.
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En effet, cependant, plus de trimestres devront être validés, car deux facteurs doivent être pris en compte : le premier est le nombre minimum de trimestres (168 pour les générations nées de 1961 à 1963, mais jusqu’à 172 trimestres pour les générations nées de 1973) déjà approuvé par la loi Touraine de 2014 (article 2) pour la réclamation au rythme complet, ou « course complète » selon les observations d’Edouard Philippe. Le deuxième est l’établissement d’un âge d’équilibre du système (ou âge à taux plein) qui doit atteindre 64 ans en 2027, et contre lequel les syndicats de travailleurs sont des insurgés car pour y parvenir, la période de cotisation augmentera inévitablement de 4 mois par an pour tous dès 2022, modifiant ainsi le taux d’âge total.
Êtes-vous déjà à la retraite ?
Ceux qui sont déjà à la retraite ne sont pas touchés. Par exemple, ceux qui reçoivent de petites pensions parce que leur carrière n’était pas pleine pour diverses raisons : ils sont entrés sur le marché du travail en retard, n’ont accompli que de petits emplois ou emplois à temps partiel qui ne leur ont pas toujours permis de valider quatre trimestres de retraite par an, ou ont cessé de travailler pendant plusieurs années pour éduquer leurs enfants. Les retraités actuels qui reçoivent la pension minimale contributive (qui correspond actuellement à 81 % du SMIC net) sont également exclus de ce futur régime, à savoir le la pension minimale de base prévue par le régime général et à laquelle ils ont droit parce qu’ils ont payé leur pension de base à plein taux. Enfin, les personnes actuellement bénéficiaires de l’ASPA (Allocation de solidarité pour personnes âgées) sont exclues de ce seuil minimum de pension qui, à partir de 65 ans, sont soumis à des ressources, mais pas à une pension complète.
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Une quantité nécessaire pour évoluer
Le minimum de 1000€ « sera garanti par la loi, à long terme, à 85% du SMIC », a déclaré Edouard Philippe. Il est clair que ce montant sera indexé en fonction de l’évolution du salaire minimum plutôt que de l’inflation.
Ces catégories de travailleurs seront trouvées
Ce sont les agriculteurs d’abord, puisque les pensions agricoles minimales sont désormais fixées à 75 % du SMIC. « Cela nous convient bien, nous prétendons depuis longtemps », a déclaré Robert Verger, chef de les affaires sociales de la FNSEA, cependant conscients que nous devrons résoudre le plus tôt possible la « question des cotisations » dont les taux sont aujourd’hui inférieurs à ceux des salariés du secteur privé ou agricole en particulier. Ce sont alors les artisans et les commerçants qui, faute de revenus suffisants ou trop aléatoires, contribuent peu et, en fin de compte, ne peuvent dépendre que de montants de pension parfois dérisoires.