Alors que le taux d’emprunt du gouvernement français est devenu négatif pour la première fois à la mi-juin, les taux de remboursement proposés par les banques seront-ils un jour négatifs ? Dans un contexte de déclin généralisé, la question peut se poser.
Un précédent au Danemark et en Belgique
Mais la réponse n’est pas évidente. L’affaire s’est produite au Danemark et en Belgique en 2016, avec des prêts à des taux fluctuants. A partir de ce moment, presque toutes les banques françaises ont cessé de commercialiser des prêts à taux révisables pour éviter qu’ils ne deviennent négatifs. Ainsi, 99,97% des personnes qui empruntent en France le font à taux fixe, chiffre stable depuis 2017, selon Vousfinance, un réseau de courtiers en ligne.
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Bien que certains bons dossiers réussissent à obtenir un crédit de 0,3 % sur sept ans, la loi semble plutôt interdire la pratique des taux négatifs, sans le dire franchement. Selon les articles 1902 et 1905 du Code civil, « L’emprunteur est tenu de restituer les choses prêtées, dans le même quantité et qualité, et à la durée convenue ». En outre, « il est permis de prévoir des intérêts pour le simple prêt d’argent, de marchandises ou d’autres biens mobiliers ». Aucune disposition ne prévoit que le prêteur peut « payer » l’emprunteur.
Les banques n’ont aucune raison de le faire
Selon l’avocat expert immobilier Gwenaelle Soussens, tous les arguments contre les taux négatifs peuvent être démantelés : « En cas de taux négatif de l’emprunteur rembourse encore le capital emprunté mais est payé en compensation une somme d’argent qui vient diminuer le montant net payé à la banque. Mais la capitale est bien Remboursé ! En outre, même à un taux négatif, la banque peut générer une marge en ailleurs, quoique faible, ce qui lui sert de rémunération ».
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Mais pour le directeur général de Vousfinances Jérôme Robin, « il n’y a aucune raison ni commerciale ni économique que les banques elles-mêmes mis à prêter à des taux négatifs », puisque la demande est à la nomination. Mais les banques se posent toujours la question et essaient de trouver des solutions juridiques…